Ça veut dire quoi, "local"?

Comme tous les passionnés d'artisanat d'art, nous écumons de nombreuses expositions et lieu dédiés à la création. Nous nous rendons dans les ateliers, dans les boutiques éphémères, dans les marché de créateurs, nous avons exploré Empreintes, le nouveau concept store des Ateliers d'Art de France rue de Picardie à Paris.
Cette démarche est fondamentale, elle nourrit notre curiosité et notre connaissance du milieu des créateurs, et même de la création à l'étranger. C'est en discutant avec eux que nous avons décidé d'affirmer - malgré des pressions multiples - notre volonté de faire venir des créateurs d'ailleurs, et de privilégier les personnes dont c'est l'activité professionnelle.
Aujourd'hui, en France, beaucoup de femmes ont une activité de création parallèlement à leur travail. Beaucoup de retraités pratiquent un loisir créatif ou un art en amateur, sont doués, et cherchent à vendre leurs créations. Nous avons accueilli, au début, ces créateurs: profs, retraités, salariés d'entreprises diverses ou femmes au foyer. Et puis, nous avons resserré nos critères parce qu'il nous a semblé plus juste de soutenir les artisans d'art et les créateurs professionnels, ceux qui s'y consacrent, n'ont pas de filet de sécurité. C'est leur métier. Notre public nous y a aussi incité, en plébiscitant par exemple la venue de Julie Johnson, la souffleuse de verre (qui, aujourd'hui, est est exposée au sein d'une prestigieuse galerie londonienne), de Delphine Iskandar ou d'Anne Grégoire.
On pourrait discuter pendant des heures, et ce débat nous a valu des clivages au sein des créateurs invités, et des incompréhensions. Ce débat a divisé les premiers exposants, mais nous avons profité de ces désaccords constructifs pour fonder notre association - après deux éditions - sur des bases très solides car les questionnements et reproches nous ont fait réfléchir et fixer ce qui était important pour nous.
Ce qui est important pour nous, c'est de valoriser des créateurs dont nous admirons le travail, l'engagement personnel et financier, le courage et dont nous aimons la sensibilité artistique. Nous souhaitons même les découvrir avant qu'ils ne connaissent le succès et constituer, grâce à nos formidables visiteurs :-), un petit tremplin ou un encouragement. Nous voulons les présenter à un public aussi curieux que nous, hors Paris, dans les Hauts-de-Seine. Pourquoi nous, habitants des Hauts-de-Seine, devrions-nous aller sur Paris pour découvrir les professionnels des métiers d'art?
Connaissez-vous dans le 92, un lieu ou un événement qui rassemble des artisans d'art professionnels? Nous, non. À part à Meudon, qui a ouvert il y a 3 ans environ un "Hôtel des Métiers d'Art".
Connaissez-vous dans le 92 un lieu ou un événement qui rassemble des créateurs amateurs? Oui! Il y en a plein! Et aujourd'hui chaque ville a son petit ou grand marché de créateurs. Ce qui est très bien.
Voilà pourquoi, Singuliers Objets est un salon d'artisanat d'art, et voilà pourquoi Singuliers Objets garde tout son charme et toute sa convivialité en sélectionnant des créateurs d'ailleurs, aux objets originaux et pas forcément onéreux.
Delphine Iskandar (bijoux céramique) vient du Lot, Anne Grégoire (maroquinerie) vient d'Angers, Atelier Bohême (parfums et bougies) de Verneuil, vous les avez adorées et vous ne les auriez peut-être jamais découvertes sans nous... non? On en a encore plein sur nos listes d'attente... Créateurs locaux, eux aussi.
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