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Quand on lance une "initiative", on n'imagine pas toujours jusqu'où ça peut nous mener... et on n'anticipe pas non plus tous les problèmes, comme dans n'importe quel chantier. Il y a forcément un moment où l'on se dit: "mais que diable suis-je allé(e) faire dans cette galère?...".

Oui mais voilà, l'"initiative" est lancée, on rencontre des gens qui embarquent avec nous: la ville, les autres créateurs recrutés, et puis enfin et surtout le public qui vient nombreux dès la 1ère édition. Et qui en redemande!

Alors pourquoi un "parcours du combattant"?
Parce que créer un événement collectif et public dans une salle municipale, c'est bien autre chose que de faire tranquilou sa porte ouverte d'atelier ou une petite vente à la maison. Il faut bousculer les habitudes des différents services de la ville, passer de longues heures à solliciter, tout négocier, s'improviser recruteur (de créateurs), webmaster (créer un site), community manager (animer les réseaux sociaux), graphiste (créer des visuels de tous les formats), relations presse, facteur (distribuer les flyers dans les boîtes aux lettres), ambassadeur (passer de boutique en boutique pour faire apposer une affichette), scénographe (pour décorer la salle), régisseur (installer tables, grilles, branchements électriques), agent d'entretien (faire le ménage de la salle, des toilettes!) et de la circulation (pour le chargement/déchargement des exposants), photographe, DJ (et oui!), accrocher toutes sortes de choses partout pour créer une signalétique (banderoles, panneaux, guirlandes lumineuses, fleurs, gommettes...), puis les décrocher fissa, il faut distribuer des flyers puis tenir des stands au marché, puis au forum des associations, organiser des buffets de vernissage, des ateliers créatifs, des partenariats avec le Secours Populaire, des tombolas...
Et puis, avec le succès de l'événement, répondre à d'innombrables sollicitations et réactions pas toujours très sympathiques ou très diplomates.
Et puis, gérer les individualités, les défections, les petits conflits internes, les incompatibilités d'humeur.
Tout ça, nous l'avons fait.
Et tout ça, bénévolement.

Il y a eu, en 3 ans et demi, de grands moments de découragement. Réaliser que l'on met à contribution sa famille, ses enfants, ses amis, que l'on occupe 3 m3 de son garage avec le matériel associatif, que l'on doit sortir à 22h avec 3 arrosoirs pleins et une brosse pour aller décoller des gommettes indésirables sur un trottoir, ou négocier 3 heures en mairie pour obtenir une demi page dans le journal de la ville, gérer l'agressivité de personnes malveillantes, voir une pelleteuse défoncer le trottoir juste devant la salle le jour du salon, avoir une proposition de tentes - puis finalement non, avoir une proposition d'exposer à la médiathèque - puis finalement non...
Bref: dresser régulièrement le bilan négatif de l'investissement demandé dans une action associative (pas forcément bien comprise, car pour beaucoup organiser des expos-vente pour défendre l'artisanat d'art n'est pas une cause) quand on a une vie professionnelle et familiale à mener...

Oui mais voilà: il y a cette incroyable rencontre, à chaque fois, avec notre public. Et cette belle aventure humaine, avec certains créateurs. Et notre propre conviction, que vous nourrissez. Et maintenant, la confiance des Ateliers d'Art de France.

Et tout ça, on en parle demain! :-D


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